Belin, Paris, 2005
Notre modernité occidentale est pleine de rites, mais elle l’a oublié. Et pourtant, nos vies sont remplies de cérémonies amicales et familiales moins informelles qu’il n’y paraît. Civilités et “ repas de famille ”, “ grands restaurants ” et crémaillères, mariages (entre autres gay) à l’étonnant regain… Autant de contextes festifs et symboliques qui nous voient communiquer avec nos proches, et surtout communier avec eux.
De même, l’Université, la Justice et la sphère politique se caractérisent par des rites subtils hérités de la tradition. Tous ont pour fonctions de légitimer, d’adouber et de consacrer “ ceux qui y viennent ”, et qui sont placés sous les “ feux de la rampe rituelle ”. Car la République constitue une formidable “ machine symbolique ” qui ne cesse de se mettre en scène (ainsi, le “ 14 Juillet ”), et d’inventer de nouvelles formes au lien social.
Enfin notre époque voit la résurgence de “ néo-rites païens ”, d’Halloween à la Gay Pride, de l’incontournable soirée du “ beaujolais nouveau ” aux retransmissions médiatiques des Oscars, de l’élection de Miss France, du Festival de Cannes. Les métamorphoses que connaissent les rites amènent aussi à s’interroger sur la troublante montée des “ incivilités ”, ou la vogue que connaît actuellement la crémation ; alors que le bizutage, longtemps toléré, est maintenant battu en brèche.
Les Nouveaux rites propose des clefs de lecture inestimables permettant de comprendre quelles sont les fonctions de toutes ces cérémonies dans notre société. Celles-ci scandent les passages, assurent des transitions harmonieuses, délimitent les âges, marquent les statuts, en nous permettant de “ nous souvenir ”, et “ d’appartenir ”. Mais ces “ nouveaux rites ” semblent surtout répondre à des besoins profonds : l’accès à des sphères symboliques, mythiques et mystiques qui déroutent l’apparente rationalité de notre paradoxal Occident.
LES NOUVEAUX RITES : Du mariage gay aux Oscars
Publié par
pascal.lardellier