L’HÈBE, 2006
Le 11 septembre 2001, il y a 5 ans déjà... Si loin, si proche, si présent, si pressant, dans la manière dont il a reconfiguré notre manière de voir le monde. Et de considérer, déjà, les voyages en avion et les lieux publics.
Ces cinq ans ont connu une incroyable floraison d’ouvrages de toute nature consacrés à cet événement historique. Politologues, essayistes, éditorialistes, romanciers et “ géo-stratèges ” ont tous livrés " leur vérité " sur la catastrophe, le terrorisme et les nouveaux risques que nous courons semble-t-il tous désormais. Alors qu’un courant dit “ conspirationniste ”, très actif sur Internet, tente d’expliquer que " l’on ne nous dit pas tout, et que ça ne s’est pas tout à fait passé comme ça ". Mais à côté de cette très abondante production autour de l’événement et de ses conséquences internationales, on a pu constater une réelle carence éditoriale sur la manière dont la catastrophe a été perçue, et dont ces attentats ont été reçus, individuellement et collectivement. Comme si " le 11 septembre " n’avaient finalement concerné que les victimes et leurs proches, et les protagonistes politiques et militaires de l’affaire. Mais quid de ses innombrables témoins médiatiques ?
Partant de cette carence, cet ouvrage entend proposer, sur la base de nombreux témoignages, une sociologie des émotions individuelles et collectives ; une ethnographie des manières de recevoir l’événement et de le construire, avec les médias, et avec ses proches. Car nous avons tous reçu " le 11 septembre " en pleine face, avec ses avions fous, ses tours infernales, ses images qui tournaient en boucle, inlassablement. C’est donc un peu nos voix que nous entendrons en lisant tous ces témoignages, remis en perspective critique.
Il s’est finalement agi de répondre le plus fidèlement possible au sous-titre programmatique de cet ouvrage : “ que faisiez-vous ce jour-là ? ”, ou plutôt, “ qu’avez-vous fait, dès lors que “ le 11 septembre ” a changé sinon votre vie, du moins votre journée ? ”. Car l’un des intérêts de ces pages réside là : percevoir comment nous réagissons quand l’Histoire frappe à notre porte, en frappant notre civilisation à la tête et au cœur ; bien que l’Amérique ne soit pas la France ni l’Europe, nous le verrons sans équivoque possible.
Contribution à une sociologie du quotidien autant qu’à l’histoire du temps présent, cet ouvrage, ancré sur l’actualité et rigoureux quant à sa méthode et ses sources, s’adresse à tous les chercheurs en sciences sociales et politiques.
11 septembre 2001 : Que faisiez-vous ce jour-là.. ?
Publié par
pascal.lardellier